THE VACCINES - ENGLISH GRAFFITI (2015)

Gribouillis ...
Après tout, c’est leur problème aux Vaccines. Ils étaient apparus avec un premier disque plein de morgue indie-rock anglaise au titre interrogateur (« What did you expect from the Vaccines »). Aujourd’hui, on peut répondre : « Plus rien ».
C’est pas que je veuille les défendre, rien à cirer des Vaccines, mais je subodore le deal avec la major, genre « hey les minots, vous vous rendez compte le cul bordé de nouilles que vous avez, être sur une major, avec du fric pour faire de vous des stars, alors les gosses, oubliez les Clash, les Libertines, les Strokes, c’est des trucs bons pour les vieux rockers qui sont tous au chomdu et achètent plus de skeuds, nous on sait, notre métier c’est de refourguer de la zique à qui en veut bien, on va vous dire ce qu’il faut faire, et à vous les bimbos, la coke et les jets privés, on se contentera de 97% des bénefs de votre affaire … ».
Tout ça pour participer au NME Music Awards ?
Ce « English graffiti », c’est la vieille pute sexagénaire qui s’est fait remonter le cul et les tétons, s’est fait injecter du botox partout où y’avait de la place, s’est maquillée comme un poids lourd portugais, et corsetée avec les rebuts de placard de Mylène Farmer, espère trouver des michetons à cent euros la pipe. Sauf que non, c’est trop too much, ça se voit de trop loin que c’est une arnaque …
« English graffiti », on espère pour eux que c’est pas un hommage à Led Zep ou à George Lucas, et on préfère pas savoir à quoi ils font allusion (même si la chanson du même titre est d’assez loin la meilleure du disque, mais ces gougnafiers ne l’ont mise que sur la version DeLuxe ou expended ou un truc du genre …). « English graffiti », ça sonne le rappel de tous les trucs ringards qui ont marché depuis au moins trente ans. Et que la ringardise soit faite exprès (les Cars ou les Pet Shop Boys étant dans deux domaines différents les premiers noms qui me viennent à l’esprit) ou pas (tous les nullards de hair metal, d’euro-electro-synthé pop, tous ces loukoums rances pour heavy rotation sur les college radios, …).
On relève avec tristesse, mais pas étonnement que le responsable de cet amas gluant est David Fridman, que l’on a connu plus inspiré y’a quinze-vingt ans avec les clowns tristes des Flaming Lips, et qui entre reprises risibles de 33T des Beatles ou du Floyd, est devenu un producteur « spécialiste » des vieux synthés « à la mode ». Alors quoi qu’on trouve sur « English graffiti » ? De tout donc, et pire encore. Les choses les moins mauvaises sont au début (comme sur leur précédent « Come of age », d’un calibre très nettement supérieur, malgré – déjà – un parti-pris un peu trop clinquant), la power pop énervée de « Handsome », le trop mignon pour être honnête mid-tempo « Dream lover » avec ses gros emprunts au (on ne rit pas) « Final countdown » de Europe, ou l’hommage ( ? ) aux Ramones « 20/20 » (qui en l’occurrence vaut tout juste la moyenne, parce que les Ramones n’ont jamais foutu de saxos ou de synthés dans leurs morceaux).
Sandinista ? 1er Ramones ? Euh, non, les Vaccines ...
Le disque dans sa version « normale » est court (35 minutes), mais a le temps de s’aventurer vers des mélodies à la Phil Collins, des synthés à la Eurythmics des mauvais jours, voire même un truc sautillant et crétin de Van Halen de la fin de la période David Lee Roth (oui, je sais, il est revenu depuis, et il aurait pas dû …), la chose en question s’appelle « Give me a sign », c’est un mix affligeant de « Jump » et « Panama ». Et puis, certainement pour faire indie-dans-l’air-du-temps, les Vaccines clôturent par un un court instrumental psyché-space totalement hors sujet.
Même leur chanteur-leader Justin Young semble nettement en retrait par rapport à « Come of age » (où pourtant il était censé souffrir de problèmes aux cordes vocales), et livre des parties chantées quelconques au milieu d’un barouf kolossal (hein, mon salaud, tu la sens, la monnaie de la major, hein, tu la sens et t’aimes ça, hein mon cochon …) signé Fridman, avec des batteries herculéennes, des riffs dantesques de glam metal, et une quincaillerie synthétique à faire pâlir les fans de Tangerine Dream …

Décidément, je dois être devenu trop vieux … ou eux sont devenus trop nuls …

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