SYSTEM OF A DOWN - MEZMERIZE (2005)

Arménie more times ...
Quand j’étais petit, bien avant la fin du siècle dernier, j’aimais bien tout ce qui venait de la galaxie des hardeux. Puis je suis passé à autre chose, un peu beaucoup dubitatif devant la NWOBHM, ne consentant à dresser l’oreille que devant les trucs qui sonnaient très seventies (le premier Guns, le Metallica des 90’s), au milieu de la bouillasse des crétins en pantacourt, tous ces gros beaufs satanistes pour de rire, qui cachaient derrière leurs Gibson Explorer et leurs Marshall à onze, des rebelles de pacotille rêvant de confort bourgeois (Megadeth, Slayer, Entombed, Burzum and so on, quelqu’un ?)
Dans toute cette horde de neuneus, certains m’amusaient vaguement, faisaient des efforts pour avoir l’air moins cons que la norme. Sans que je me laisse aller à écouter leurs skeuds … Et là, maintenant, comme ces vieux animaux sauvages gagnés par la curiosité qui s’approchent de trop près des chasseurs et finissent par se ramasser une bastos, j’ai écouté ce machin des System Of A Down (SOAD pour les spécialistes).
Des rebelles qui gagent des MTV Awards ...
Mauvaise pioche, il paraît que c'est pas leur meilleur, mais bon, je vais pas me les fader tous pour vérifier. Bien que moi, je le trouve pas mal (enfin, pas si mal que çà), ce « Mezmerize ». Souvent même assez loin du défonce-tympans auquel je m’attendais.
SOAD, c’est le communautarisme qui se met à faire du bruit. Amerlos descendants d’Arméniens, ils sont. Des sortes d’Aznavour version heavy metal, si vous voyez (et si vous voyez, alors là, hats off …). Des hardeux politisés (on ne rit pas) qui ont dit maintes fois qu’ils aimaient pas Bush (comme à peu près tout le monde dans le music business, hormis les vieillards Nugent, ZZ Top et Lynyrd Skynyrd, ce qui n’a pas empêché le va-t-en-guerre texan d’être réélu). Ce qui nous donne quelques textes rageagainstthemachinesques, avec peut-être moins de slogans mais plus d’honnêteté.
Et le bru … pardon la musique, me direz-vous ? Assez atypique, pas du rentre-dedans systématique, mais avec plein de trucs atmosphériques, mélodiques, étranges et surprenants quelquefois. Je comprends que les chevelus aient tiqué à l’écoute …

Y’a d’abord une courte intro toute en arpèges très cool, avant le fameux ( ? ) « B.Y.O.B. » (Bring your own bombs, ou Buy / Obey comme le suggère la vidéo ?), glapissements sur riffs speedés, titre bizarrement perclus d’éclaircies sonores faisant la part belle aux mélodies et aux harmonies vocales. Même si on est assez loin de l’axe Beatles-Beach Boys, on l’est aussi des chœurs virils façon hooligans davantage de mise dans le secteur du gros bruit qui tâche … Quoique les titre suivant (« Revenga » et « Cigaro ») fassent  pas dans la dentelle et accumulent tous les clichés et poncifs du genre. C’est ensuite que ça commence à partir dans tous les sens. « Radio / Video » c’est entre tango, folklore arménien et ska, avec de temps en temps des accélérations de dragster, un type qui chante comme Sting dans Police, et ça pourrait plaire aux fans de Rancid (c’est qui Rancid ? pfff, laissez tomber …).
La seconde partie du disque (heureusement assez court, mais si j’ai bien compris y’a une suite siamoise qui s’appelle « Hypnotyze »), incite encore plus à se gratter l’occiput, on passe d’une une ramonade speed (« This cocaine … »), à un énigmatique « Violent pornography » (tant musicalement que par les lyrics), à un truc épique ironmaidenesque (« Question ! » pas trop mal hormis quelques volutes prog du plus mauvais goût, mais bon, quand tu t’inspire de Maiden, ça te pend au nez), un autre où le chanteur se prend pour John Lydon dans PIL (« Sad statue »), avant de passer sa voix au vocoder (« Old school Hollywood ») avant un final que les métalleux doivent détester, une plaisant ballade folky ma foi bien troussée (« Lost in Hollywood »), avec plus de feeling que de pathos dégoulinant. Forcément pour moi le meilleur titre du skeud …

Je me demande ce qu’en pense Aznavour …