NEIL YOUNG - EVERYBODY KNOWS THIS IS NOWHERE (1969)

Les fondations de la maison Young ...
Et des fondations solides, trois des titres de cet album de 1969 (« Cinnamon girl », « Down by the river » et « Cowgirl in the sand ») feront toujours partie des chevaux de bataille de Neil Young sur scène. Et à propos de chevaux, ce disque est le premier qui voit apparaître son backing band « historique » Crazy Horse, embauché par le Loner après qu’il l’ait vu sur une scène minable d’un pub de New-York.
Il y a dans ce « Everybody … » tout ce que Neil Young développe depuis et qui constitue sa marque de fabrique : par dessus-tout la mélodie d’une grande pureté, mise au service de ballades dénudées, de country-rocks ou de rocks énervés à grosses guitares.

Le Cd commence avec le court « Cinnamon girl » et son riff qui désosse. Le country-rock, on le trouve dans le   morceau-titre, et aussi dans « The losing end » plein de swing et de simplicité. Les ballades (« Round & round », et « Running dry » frissonnante avec son violon au second plan, en hommage aux Rockets avant qu’ils ne soient rebaptisés Crazy Horse) précèdent chaque fois les longs morceaux d’une dizaine de minutes « à guitares » qui clôturaient chaque face du vinyle.
« Down by the river » a une structure de ballade, soutenue par les grattes de Young et de Danny Whitten, plutôt dans un registre de recherche expérimentale sonore, même si elles commencent à tendre vers la saturation. « Cowgirl in the sand » est beaucoup plus rentre-dedans, avec son final en forme de joute épique Young-Whitten. Deux titres très dans la tradition des « jam bands » très en vogue à l’époque, mais plus dans l’ambiance « duel de guitares » que dans celle de la démonstration technique (voir les versions live chez CSN & Y avec Stills à la place de Danny Whitten).
Même s’ils ne font pas tâche et contiennent en filigrane des tics et des idées qui seront développées dans les disques à venir de Young, les quatre titres « restants » sont quand même bien éclipsés par les classiques.
La production est assurée par David Briggs qui deviendra le collaborateur attitré du Canadien pendant toute sa carrière.

Ce disque est paru quelques semaines après le premier sans titre, et juste avant que Neil Young ne s’acoquine avec l’intéressant Stills et les deux boulets Crosby et Nash. Le second concert de CSNY aura lieu dans le cadre intime (entre 300 et 500 000 personnes) du festival de Woodstock et Neil Young mènera pendant quelques mois une double carrière, en solo et au sein du super-groupe baba cool…

Du même sur ce blog :