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KILLING JOKE - NIGHT TIME (1985)


L'épicentre  de la new wave anglaise

Au milieu des années 80, les cartes sont distribuées dans la new wave anglaise. La gloire et les succès pour U2, Simple Minds et Cure, les accessits pour les autres, dont Killing Joke. Emmenés par son grand fada de chanteur Jaz Coleman, Killing Joke est avec « Night time » au sommet de son art, et symbolise avec ce disque une certaine forme d’apogée de cette « new wave » du début des années 80.
Depuis ses débuts un lustre plus tôt, le groupe n’a guère varié musicalement. C’est humainement que les choses ont bougé, le bassiste Martin Glover, co-fondateur du groupe, s’en est allé et commence sous le nom de Youth une carrière de producteur multi-genres très demandé. Jaz Coleman, déjà bien abîmé dans sa tête ne s’est pas encore tout à fait projeté dans cet ailleurs où il s’imagine être un gourou new age et apocalyptique, et qui bientôt lui fera mettre la carrière du groupe en pointillés.
Sur ce « Night time », dés le premier morceau qui donne son titre à l’album, la machine est lancée. Les guitares sonnent comme celles de Robert Fripp sur le « Scary Monsters » de Bowie, et la musique de l’album en général est une habile synthèse du trio vainqueur de l’époque : Cure, U2 et Simple Minds. Même si c’est inspiré de …, ce n’est toutefois pas du plagiat, et ce Cd possède son originalité, bien mise en valeur par le producteur Chris Kimsey, collaborateur attitré des Stones durant les 80’s.
Ces rythmiques martiales et métronomiques bien dans l’air du temps ont engendré le plus grand succès du groupe, « Love like blood », et un des hymnes new-wave les plus connus.
Enfin, ultime vanne qui tue, l’intro du dernier morceau, « Eighties » est entièrement pompé sur celle de « Come as you are » de Nirvana. 

YOUNG MARBLE GIANTS - COLOSSAL YOUTH (1980)


Minimalisme colossal

Mais que diable font-ils sur cette galère ?
« Colossal Youth » est un disque qui ne ressemble à rien (de connu) : rachitique, minimaliste, étriqué, épuré, simplifié à l’extrême.

25 morceaux en moins d’une heure, soit quasiment toute la carrière du groupe (le 33 T « Colossal  Youth », plus quelques singles) est contenue dans ce Cd.

Une basse, une guitare économe de ses notes, une voix féminine opaque et voilée (mais pas sur tous les morceaux, 1/3 du Cd est instrumental), de temps en temps un orgue et une boîte à rythmes squelettiques. Mais il exsude cet assemblage minimaliste de comptines quasi enfantines et de ballades fragiles une émotion et une pureté uniques.

Par comparaison, un groupe comme les Violent Femmes des débuts ressemble à un orchestre symphonique, c’est dire le degré d’épure atteint par les Young Marble Giants, et il existe peu de choses à ma connaissance ressemblant à ce Cd.

« Colossal Youth » est un disque unique, rare et précieux . Une expérience en soi.

Indispensable.


THE THE - INFECTED (1986)


A mettre en quarantaine ...

Il prend l'eau de toutes parts ...
Quand Matt Johnson, un musicien anglais de seconde zone découvre les possibilités de l’informatique et de l’électronique embarqués dans les studios, il monte un concept de groupe fumeux (The The, en fait lui tout seul), passe des mois au milieu de ses machines et sort ensuite des disques pleins du bruit de ces machines.

Empilant les couches de synthés sur une sorte de bousin rythmique vaguement dansant, The The accouche d’indigestes pièces montées sonores, aussi vaines que grandiloquentes. Et pour être respectable voire respecté, le tout est accompagné de textes « engagés » contre la guerre (mais au fait vous en connaissez des chanteurs pro-guerre ?), le gouvernement de Maggie Thatcher (pas difficile, la Dame de Fer fut le dirigeant anglais le plus détesté du siècle passé), et autres problèmes de « société ».

Ah, et il y avait aussi dans les chœurs la « star » Neneh Cherry. En fait de star, quand « Infected » est sorti en 1986, le seul titre de gloire de Neneh Cherry avait été d’être la chanteuse éphémère des non moins éphémères Rip Rig & Panic (ses premiers succès en solo datent de 1988).

« Infected » … Pour moi ce titre est trop long. Il y a deux lettres de trop.


NEW ORDER - POWER, CORRUPTION & LIES (1983)


Adhérez à l'Ordre Nouveau !

New Order 1983, en plein désordre ...
Pouvoir, corruption et mensonges par l’Ordre Nouveau. Ce pourrait être le slogan de campagne électorale d’un parti politique. Ce n’est heureusement qu’un Cd plein à la gueule de bonne musique.
L’histoire est connue. Joy Division, le suicide de Curtis, un premier album pas terrible, un maxi 45 tours au succès énorme Outre-Manche (« Blue Monday »), dont l’absence pèse sur certaines rééditions du Cd.
Et pourtant « Power, … » est à mon avis le meilleur Cd de Joy Division, leur plus homogène, celui qui définit le mieux leur musique, ces morceaux dansants portés par la basse de Hook.
Ce son qu’ils allaient par la suite photocopier jusqu’à l’écœurement sur leurs disques suivants, on le trouve ici pour la première fois dans toute sa splendeur. Et ce qui ne gâche rien, les compositions sont toutes à la hauteur, sans rien qui sonne comme du superflu ou du remplissage.
Laissez-vous corrompre par le pouvoir et ses mensonges …

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Low Life 
Brotherhood
Substance

EVERYTHING BUT THE GIRL - EDEN (1984)


Jardin cool

EBTG 1984
Premier Cd du duo Tracey Thorn – Ben Watt, « Eden » a tranché lors de sa parution (1984) dans le paysage de la pop anglaise, dominée par les rengaines électroniques péraves de Depeche Mode et autres Orchestral Manœuvres in the Dark et Duran Duran.

Doté ( ?) d’un physique plutôt ingrat, le couple Thorn – Watt ne pouvait jouer sur son image et n’avait lui, que sa musique à mettre en avant. Ce Cd d’une élégance rare et raffinée de tout juste une grosse demi-heure, nous entraîne dans une ambiance jazzy et bossa-nova portée par la voix au timbre voilé de Tracey Thorn, une des  meilleures chanteuses (avec Liza Frazer des Cocteau Twins) de la new-wave anglaise (qui s’est malheureusement trop souvent dispersée dans de nombreuses collaborations pas toujours judicieuses, amenant beaucoup et retirant peu).

Aux manettes, on retrouve Robin Millar, metteur en sons d’une scène cool et jazzy (notamment la réfrigérante Sade), spécialiste de ce son « boisé » qui enrobe les morceaux.

Fond sonore idéal pour des cocktails, « Eden » est à consommer en toute circonstance sans modération.

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PERE UBU - DUB HOUSING (1978)


 Mondo Bizarro

Ce « Dub housing » est le second volet de la doublette de référence de Pere Ubu, paru quelques mois après leur célébrissime (sourires narquois dans l’assistance) « Modern dance ». Avec lequel il partage une réalisation a minima (quelques jours en studio avec un budget famélique) et cette apparence surréaliste et novatrice, la surprise en moins. On pourrait aussi le qualifier de plus accessible, avec des titres mieux construits (entendre par là qu’on peut déceler des structures couplets-refrains à peu près mémorisables). Rien cependant qui puisse attirer le « grand public », Pere Ubu restant synonyme d’avant-garde, « compliqué », « branché », quelquefois qualifié de post-punk (alors que quand ce disque est paru le punk battait son plein), ou de post-rock (ce qui ne veut rien dire) …

Même leurs photos filent mal au casque ...
Des morceaux étranges, plutôt bruitistes et expérimentaux, il en reste encore : le morceau-titre « Dub housing », « Thriller » (rien avoir avec Michou Jackson évidemment, plutôt un collage genre « Revolution n° 9 » de Lennon, c’est dire s’il n’est pas le meilleur du Cd), « Blow Daddy-O » …

Malgré l’étrangeté sonore souvent déconcertante, ce qui fait la liaison chez Pere Ubu, c’est la voix de David Thomas, poussée par son quintal et quelque vers les aigus les plus affolants. Immédiatement reconnaissable, et beaucoup plus « placée », beaucoup moins hystérique et saccadée que sur « Modern dance ». Dès lors, entre efforts d’écriture et modulation vocale, les titres sont beaucoup plus abordables … « Navvy », c’est un rock basique en pointillés, « On the surface », un titre pop et sautillant, tout en brisures de rythme … « Caligari’s mirror », référence au film baroque allemand, (les références cinématographiques « antiques » sont nombreuses sur ce disque), alterne ambiances planantes et refrain très power-pop, « Ubu dance party » est un reggae autiste, « I will wait » du free-jazz psychiatrique … Le dernier titre, « Codex » ressemble à une B.O. de film, dont le thème aurait été composé par un Nino Rota sous acide …

Pere Ubu, comme ses « cousins » Residents, ont été des groupes ayant influencé pas mal de gens se réclamant post-quelque-chose … Pas assez glamour, très peu vendeurs, et seulement cités du bout des lèvres par des groupes leur ayant emprunté pas mal de choses, ils continuent depuis plus de trente ans leur bonhomme de chemin loin des sentiers de la gloire.


PERE UBU - THE MODERN DANCE (1978)


Déconstructivisme et pataphysique

Pere Ubu ont souvent été rangés dans le même sac que les Residents, Devo, voire Suicide… Un sac bien lesté et jeté au fond d’un puits par le public qui n’a guère suivi les méandres musicaux de ces groupes atypiques.
Cubistes ? Pere Ubu 1978
Evidemment, Pere Ubu, avec un nom pareil, auraient été volontiers classés dans la catégorie rock pataphysique, si celle-ci n’avait pas déjà existé, regroupant la queue de la comète Soft Machine ainsi que les 1ères parutions du « frère ennemi » Robert Wyatt, en solo ou avec Matching Mole …
Quelques paresseux ont décidé de classer Pere Ubu dans le post-punk. Sauf que … quand ils ont commencé à enregistrer « Modern dance » en 1976, il n’y avait pas encore la moindre crête orange à l’horizon, et que quand il est sorti en 1978, rien ne ressemblait à ça …
Ça, justement, ce sont ces guitares aigrelettes qui balancent des riffs très Chuck Berry retravaillés par Robert Fripp (King Crimson) avant de disparaître on ne sait où, une section rythmique qui pousse très fort mais que les autres s’entêtent souvent à ne pas suivre, des synthés fantomatiques qui ont beaucoup plus à voir avec le free jazz qu’avec ELP ou Genesis… Et par-dessus ce vacarme minimaliste, un (très) gros type, David Thomas, qui s’acharne à poser une voix dans un registre très proche de David Byrne des Talking Heads sur ce qui finit par ressembler à des funks cryogénisés.
Tous ces titres en lambeaux, donnant toujours l’impression d’être prêts à se désintégrer, se dressent tout démantibulés comme des immeubles éventrés après un bombardement nucléaire (et cette ère nucléaire est un des thèmes développés dans ce disque) constituent l’œuvre majeure de Pere Ubu, et ne peuvent pas laisser indifférent. « Modern dance » est un Cd difficile, tortueux, que tous les gens qui font du post-quelque chose essayent de copier et d’égaler.
Souvent en vain …



NEW ORDER - LOW-LIFE (1985)


Sans surprises

Qu’il est loin le temps de Joy Division ! Les anciens comparses de Ian Curtis s’éloignent un peu plus à chaque disque du concept initial du groupe de leur chanteur suicidé, devenant peu à peu un groupe dansant coincé du popotin , des Pet Shop Boys sans humour et second degré.

Quand on partait de bon matin ...
Avec « Low-life », on s’approche encore un peu plus de la création résolument commerciale (ce n’est pas un reproche, juste un constat). Ces musiciens quelques années plus tôt novateurs sont juste dans l’air du temps, ainsi leur intro de « Love vigilantes » est très voisine de celle de « In between days » des Cure, les deux titres sont sortis à quelques semaines d’intervalle.

Ce disque passe du tout bon (« Sunrise » et son début très … Joy Division), au pas génial (l’instrumental liturgique « Elegia »), voire au ridicule (« Sub-culture », dont on aimerait être sûr qu’il est à prendre au second degré tant il accumule toutes les tares de la techno-pop des années 80).

New Order finira par enregistrer l’hymne officiel de l’équipe d’Angleterre de foot. « Low-life » nous les montre résistant encore au bruit des tiroirs-caisse. Profitons-en, bientôt ils seront cuits...

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ABC - THE LEXICON OF LOVE (1982)


Les seuls à sauver ?
L’Angleterre du début des années 80 voit s’installer sur le devant de la scène une nuée de groupes rassemblés sous l’étiquette « Nouveaux Romantiques ». Si tous étaient nouveaux, on cherche encore le côté romantique de la plupart, et des horreurs comme Visage, Spandau Ballet, Human League, … squattaient le haut des charts.
ABC : brillants ?

Les seuls vraiment classe du lot, c’était ABC. Et pas seulement parce qu’ils s’habillaient chic (costards lamés, ce genre de fringues …), au lieu de vider les penderies de leurs grands-parents comme la concurrence.
Martin Fry, le maniaque leader maximo du groupe, était un croisement assez réussi entre Bryan Ferry et David Bowie (également vocalement) et savait écrire des chansons. Avec un soupçon de soul funky (modèle évident : « Young americans » l’album de Bowie) et un talent mélodique certain (« Avalon » de Roxy Music, les albums solo de Ferry)
« Poison arrow » et « The look of Love » ne laissent pas indifférents et ont eu en leur temps un succès mérité. Boostés par des arrangements et une production clinquants (section de cuivres, quelques cordes), œuvre de Trevor Horn qui commençait à échafauder avec ABC les cathédrales sonores qui en feront un des maîtres du son des années 80 (le succès énorme de Frankie Goes to Hollywood).
« The Lexicon of Love » est un Cd élégant et distingué.
Pour les fans et les complétistes, existe en version DeLuxe.

JOY DIVISION - UNKNOWN PLEASURES (1979)



Sur la corde raide ...
Un des disques les plus importants des années 70 … Qui à lui seul siffle la fin de la récréation punk, et annonce beaucoup de sons des années 80. Un disque indissociable de son leader tourmenté Ian Curtis.
Un prolo de la banlieue de Manchester, fasciné par les destins tragiques de Jim Morrison et James Dean, et musicalement très impressionné par le Velvet, les Stooges, et forcément leur plus grand prosélyte David Bowie. D’ailleurs Joy Division (un nom qui fera froncer quelques sourcils, car il fait allusion à des convois de prostituées remontant  le moral des troupes du front Russe et des gardiens de camps de concentration) se nommera d’abord Warsaw, d’après « Warsawa », un des titres de « Low » … Un Ian Curtis fortement impressionné par un concert des Sex Pistols, qui le décidera à se lancer lui aussi dans la musique…
Tous ceux qui sont impliqués dans « Unknown pleasures », seul disque publié du vivant de Curtis, deviendront des acteurs-clés de la scène musicale anglaise des  années 80. Albretch (guitares, claviers), Hook (basse), Morris (batterie) formeront New Order, le producteur Martin Hannett sera un des plus cotés de la décennie suivante, Tony Wilson patron d’une boîte de nuit et d’un label (tous deux nommés Factory) sera un incontournable du music-business, l’auteur de la pochette Peter Saville un des graphistes les plus courus … « Unknown pleasures » était pour tous ces gens le premier contact avec le milieu de la musique …
« Unknown pleasures » est un disque sombre, noir, laissant peu de place à l’espoir, à l’image de sa pochette représentant l’écho radar d’une étoile en train de mourir. Evidemment, le suicide de Curtis moins d’un an après la sortie du disque, fera hurler au signe prémonitoire, ainsi que certains textes de chansons … Classique. Même si la fin tragique de Curtis (il souffre d’épilepsie, devient rapidement une star alors qu’il est marié, père de famille, a une maîtresse, vit le quotidien de Mr. Tout Le Monde, et n’a pas toujours le moral au beau fixe ), sans être vraiment surprenante, n’était pas pour autant inéluctable …
« Unknown pleasures » est le disque du mal-être, du tourment intérieur. Le son est particulièrement novateur, même si on peut trouver quelques similitudes avec quelques passages de Can, Pere Ubu, Residents, tous groupes que les Joy Division connaissaient. En fait, la seule référence à peu près évidente se retrouve sur le dernier titre « I remember nothing », longue dérive noirâtre comme en ont fait les Doors (« The End », « When the music’s over »). Tout le reste crée son propre univers sonore, avec la basse très en avant de Hook qui définit la mélodie, la batterie métronomique de Morris, apparemment souvent doublée lors de la production par des percussions électroniques, et une guitare n’entretenant loin dans le mix qu’un long tapis de striures lancinantes. Et par dessus, la voix grave, souvent lente et monocorde de Curtis installant un climat de douloureuse tristesse … Le résultat donne un disque dense, compact, dans lequel les variations de tempo sont infimes, tout au plus peut-on trouver que « Shadowplay » est le plus lancinant et « Interzone » le plus rythmé, le plus « rock » …
Ce disque, même s’il n’a pas bénéficié de ventes colossales (le groupe est à peu près inconnu, Factory est un label indépendant), aura rapidement un gros succès, marquera au fer rouge toute une génération de mals dans leur peau, victimes de la dévastation économique dans les métropoles anglaises, et sera annonciateur d’une grosse part des productions new wave, cold wave, gothique, influençant durablement des groupes comme Cure ou Bauhaus …


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DAVID BOWIE - HEROES (1977)


Toujours là ...

Ce disque a plus de trente ans. Et n’a pas vieilli. Un cas quasi-unique pour une œuvre qualifiée d’avant-gardiste à sa sortie et qui quelques années plus tard aurait logiquement dû se trouver dépassée par celles qu’elle avait inspirées.
« Heroes » correspond au zénith créatif de Bowie. En deux ans, il va publier trois disques studio (« Low », « Heroes », « Lodger »), un disque-conte pour enfants (« Peter and the Wolf »), réaliser une série de concerts qui donneront un live (« Stage »), produire deux disques d’Iggy Pop (les fabuleux « Lust for life » et « The Idiot »), et jouer des claviers sur une tournée de l’Iguane.
« Heroes » est l’œuvre centrale, à tous points de vue, de ce que l’on a coutume d’appeler la trilogie berlinoise (car enregistrée essentiellement au studio Hansa de Berlin), fruit de la collaboration de Bowie et de Brian Eno. Au passage, il est curieux de noter que deux des … héros du glam-rock (soit du rock’n’roll basique et des paillettes), aient contribué à définir et créer son antithèse (l’ambient, la cold-wave).
« Heroes » est souvent considéré comme le meilleur disque de Bowie (ça peut se discuter … perso, c’est « Ziggy Stardust », voire « Station to Station »). Moins hermétique que « Low », moins « facile » que « Lodger », il était composé (en 33 T) d’une face de chansons (notamment la chanson-titre, une des trois ou quatre meilleures de Bowie, dont, au gré des rééditions, on peut trouver une sublime version en français) et d’une face beaucoup plus instrumentale et « climatique ».
Souvent présenté comme une collaboration Bowie-Eno (et sans minimiser le rôle du futur producteur des Talking Heads et de U2), « Heroes » est en fait produit par le fidèle complice Tony Visconti, joué par les complices habituels (Alomar, Davis, Murray) auxquels s’ajoute le fabuleux guitariste de King Crimson Robert Fripp.
Un disque exceptionnel et inusable.

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