PARQUET COURTS - SUNBATHING ANIMAL (2014)

Un peu Courts ?
Parquet Courts ? Des génies … Et pour une fois tout le monde est d’accord, des vieux « classiques » (Rock & Machin) aux branchouilles toujours à l’affût du dernier cataplasme tendance (les soi-disant Inrockuptibles, le mag-site web qui s’auto-buzze Pitchfork). Tout le monde ? Non. Du fond de son village gaulois, Lester Gangbangs, qui en a vu et surtout entendu d’autres, compte bien mettre ses milliers de lecteurs en garde. Méfiance, braves gens, rien de neuf et encore moins d’original dans cette rondelle.
Vous avais-je dit qu'ils étaient de Brooklyn?
Parquet Courts, c’est une bande de jeunots autoproclamés punk ou post-punk, ou garage-punk, enfin tout ce que vous voulez du moment qu’il y a punk dans la dénomination. Les Parquet Courts viennent de Brooklyn, l’endroit in, arty, branché de la planète rock, qui malheureusement pour des Yeah Yeah Yeahs ou Liars passables, a livré depuis une dizaine d’années beaucoup de machins plus ou moins dispensables (TV On The Radio, Animal Collective, LCD Soundsystem, Yeasayer, MGMT, Rapture et !!!, ces deux derniers bien que venant d’ailleurs s’y étant installés).
Les Parquet Courts sont pas vraiment des finauds, bon, quand on se réclame punk-quelque-chose, c’est bien le moins, mais quand même. Faut les entendre se pointer avec leurs Doc Martens à semelles en plomb, leurs références tellement évidentes qu’elles en deviennent gênantes (manqueraient-ils d’imagination, parce qu’une fois sorti de limites plagiats, reste plus grand-chose). On les trouve originaux par rapport aux autres suscités. Certes, alors que la plupart de cette scène de Brooklyn citait comme un mantra les rythmes saccadés de Gang of Four (Anglais, post-punks, ayant vendu des nèfles), les Parquet Courts concentrent leur tir sur des choses empruntées à des groupes uniquement new-yorkais, le Velvet, Television et Sonic Youth … sans en avoir le talent… Apparemment, plein de gens ( ? ) se contentent de ce son pavlovien, mettant de côté le manque de consistance évident de ce « Sunbathing animal ».
C’est finalement quand ils semblent se lâcher, ne pas vouloir (ré)citer à tout prix que les Parquet Courts sont à mon sens les meilleurs. Même si ça vole pas à un niveau stratosphérique (« Duckin’ & dodgin », simpliste, crétin, répétitif, mais efficace ; l’intéressante, une fois n’est pas coutume, et assez longue tournerie post-punk « She’s rollin’ », voire « What color is blood », pour une fois pastiche réussi de la famille Velvet).
Les Parquet Courts, ou l'art d'avoir la bière triste ...
Par contre rayon débit, l’addition pourrait être salée. Par charité, on ne retiendra que la voix pénible du chanteur (oui, oui, au moins autant que celle du type de TV On The Radio), parce que n’est pas le muezzin psychotique Lydon qui veut, pour situer le registre … et notez que c’est pas mieux quand il se prend pour Byrne des Talking Heads (« Black & white »). Les compos, c’est aux deux-tiers sans trop d’intérêt. Paraît que sur scène c’est bien, mais enfin, comment dire, je demande pas à voir et à entendre.
En fait sur ce « Sunbathing animal », y’a qu’un truc qui m’intrigue. Les trois premiers titres s’énoncent « Bodies », « Black & white » et « Dear Ramona ». Hasard ? « Bodies », c’est aussi un titre des Pistols, « Black & white », un disque des Stranglers (ou un titre de Michou Jackson), et « Dear Ramona », ça rappelle quand même les Ramones, qui n’étaient pas de Brooklyn, mais pas loin (le Queens), à moins que ce soit pour le « I heard Ramona sing » de Frank Black …

Voilà à quoi on est réduit, avec ce second disque des Parquet Courts (le premier, je l’ai aussi avec sa pochette country – cow-boy - « Happy trails », mais je me rappelle même pas à quoi il ressemble, tellement ça m’avait marqué), on s’invente des Trivial Pursuit version rock … Mais qui joue encore au Trivial Pursuit ? Et qui écoutera encore les Parquet Machin dans trois ans ?

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15 commentaires:

  1. Il aura fallu que tu t'y colles pour que j'ai la curiosité d'écouter les quelques extraits Youtube. On dirait des trucs que Lenoir aurait trouvé génial en 2006, quand il était déjà bien cramé niveau découverte (la plupart des trucs de cette époque qu'il passait ont tous sombré dans un oubli mérité, qui se souvient de Two Gallands, Cold War Kids et autres Art Brut ?). Sérieux, on a entendu ça un milliard de fois. J'ai l'impression de réentendre le "retour des guitares" de 00's, bordel, quel ennui. Je comprends pas que tout le monde (même New Noise, c'est dire, ils sont pourtant pas sur ce créneau d'habitude) se paluche là-dessus. La photo et leurs gueules de hipster + la mention Brooklyn (qu'est quand même devenu déjà datée, non ?) + le nom de groupe pourri (en Anglais peut-être que ça claque mais chez nous, comment dire, ça pue quand même le week-end chez Ikea), c'est juste pas possible. Bon, je dois être devenu un vieux con (d'ailleurs j'écoute de plus en plus de jazz).

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    4. J'ai vraiment plongé dans Miles Davis depuis l'année dernière, au-delà des deux ou trois gros classiques que "même ceux qui 'écoutent pas de jazz achètent" (tu vois lesquels…). Du second quintette, absolument génial (Shorter, Carter, Hancock, Williams avec Miles) jusqu'à sa période électrique la plus barrée (On the Corner, grosse baffe), et même un peu de son come-back fusion 80's (le genre bien honni par excellence, genre avec une basse bien slappée.;)). Et puis tous les mois je me fais un Masada (quartet original, Zorn, Douglas, Baron, Cohen), c'est juste exceptionnel, c'est sublime, c'est direct sur l'île déserte, et un Book of Angel, le deuxième livre de Masada, interprété par différentes formations, du coup un mélange chamber jazz avec trio à cordes, solo piano, piano + violon ou bien trucs klezmer complètement barrés. Et puis je me mets doucement à Coltrane pour changer, et puis je compte revenir sur Ornette que j'adore depuis longtemps et explorer un peu Sun Ra. Enfin voilà le cahier des charges, mais ça peut toujours changer. Bon ceci dit, en même temps que j'écris ça, en arrière j'écoute une compile réalisé par Towa Tei avec des remix house bien club, mais avec quelques trucs vraiment pas dégueux dans le genre. Et je me suis replongé dans Ride depuis quelques jours, et je m'aperçois que j'étais passé à côté. Bref, je vais pas mieux.;)

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    6. En même temps, écouter du Jazz, de la house ou de la techno, qui me semblent être des courants instrumentaux, ça évide de se fader des "chanteurs" comme celui de Parquet Courts, et je peux comprendre...
      Puisqu'on en est aux révélations, mon été s'écoulerait aux sons de The War on Drugs, Daltrey/Wilko, Israel Nash, le 3eme Wolfmother bien cradingue qui est sorti nulle part, The Struts ( à surtout éviter pour les réfractaires à Queen et au Glam, donc tout le monde...sauf moi...), et Led Zep...Irrécupérable!...

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    7. Davis, Coltrane, Sun Ra ... vous avez tous cent ans ou quoi ? les types qui écoutent du jazz sont encore plus vieux que les parents des Stones ou de McCartney ...
      Demandez une carte vermeil pour aller à Marciac ou Antibes ou Nancy ...
      Gaffe, après ça, le prochain truc qui vous attend, c'est Litz, Chopin, Prokofiev et Bruckner ...

      Faites comme juan, écoutez Led Zep ... Merde bordel, Led Zep quoi ... bon la 53287ème remasterisation, j'ai écouté le II, pas vraiment entendu la différence, par contre les bonus sont à chier, sans aucun intérêt ... Paraît que ceux du I, un concert à Paris sont mieux. Tu confirmes ?

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    8. Mieux, certainement, si on considère que c'est en live et avec un son nettement moins pourrave que 90% des bootlegs. Mais je soupçonne Besson avoir récupérer des échantillons de ce que prenaient les spectateurs en 1969 pour pondre des conneries comme Lucy...
      Faut être sacrément perché pour supporter les 4mn dans Dazed and confused où Page s"escrime à scier ses cordes avec un archer, les 9mn de l'inconnu ( qui aurait du le rester) White Summer/Black Moutain où il se paluche tout seul sur des accords arabisants et surtout les 9mn!! de solo de batterie de Bonzo (elle était en kevlar ou quoi?) de Moby Dick.
      Sinon le reste déchire, assez concis donc bien rock ( les titres s’enchainent) et on est scotché par la voix de Plant montant si haut dans les aigus.

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    9. Je préfère rien au monde à MBV. Mais ça y est, je suis preneur de Ride (ça l'a pas fait de suite). Vais me taper les premiers EP tiens. De qui le remix de Towa Tei ? Masada c'est juste sublime, je le répète. Si tu veux tu peux tenter la version électrique, c'est hallucinant.

      Hey Lester, j'ai déjà mis un pied dans Glenn Branca (tu me diras c'est encore du "rock", si on veut) et surtout Steve Reich. Je vais pas tarder à me lancer sur des trucs du genre Debussy et Messiaen (enfin j'espère quoi). De quoi devenir immortel quoi. La 53288eme (t'en as oublié une) remasterisation de Led Zep, ça me déprime. Du coup j'ai décidé de reprendre où je m'en étais arrêté avec le Sab(bath), que je préfère au dirigeable, n'en déplaise au canon. Sabbath Vol. 4. Grosse baffe. Et puis j'attends le premier album d'Azealia Banks, parce que je suis jeune moi, jazz or not jazz.;)

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    11. J'aurai du m'en douter. Quoi qu'il aurait pu remixé ta rousse préférée, on n'est jamais à l'abri d'un truc improbable avec lui.
      Steve Reich c'est un peu comme de la techno, hein.;) Et puis si t'aimes le post-rock genre Mogwai ou Godspeed You Black Emperor, ben Branca c'est pareil sauf que ça leur mets quand même une grosse branlée avec 15 ans d'avance. Bon mais eux c'est pas du "classique", c'est plutôt du contemporain minimaliste.
      VDGG j'ai jamais tenté, un peu peur que Hammil soit trop verbeux pour moi (j'ai un albom solo très bien ceci dit, Black Box). Mais bon, un jour peut-être. Suis resté kéblo sur King Crimson, surtout la grande trilogie Lark's Tongue / Starless / Red. Immense ce truc.

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    1. La grille harmonique, c'est quoi ce truc ? on cause pas jazz ou rock progressif, ici ...

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