FRANZ FERDINAND - RIGHT THOUGHTS, RIGHT WORDS, RIGHT ACTION (2013)

Bientôt la rentrée, les premiers de la classe sont déjà là ...
Et ils exhibent fièrement leurs devoirs de vacances. Ben y’a pas de quoi, vous vous êtes pas trop foulés, les gars. Quatre ans et demi après le diversement accueilli « Tonight : Franz Ferdinand », la livraison est un peu chiche, dix titres pour 35 minutes, ça traduit pas vraiment une période de créativité intense. Bon, d’un autre côté, les triples Cds conceptuels, c’est pas non plus leur genre.
Même s’il a du y avoir du brainstorming dans les bureaux de leur (gros) label indé, Domino. Franz Ferdinand sont la vitrine commerciale de l’affaire, et donc faut assurer, résoudre tout un tas d’équations, genre faire pareil pour pas déstabiliser le public traditionnel, mais faire aussi un peu différent pour attirer de nouveaux clients, faire un disque qui se veut populaire, et montrer aussi qu’on est des gens qui comptent, qui ont les moyens, faire dans le cossu distingué, le bourgeois discret …

Les titres qui débutent chaque face (ben voilà, maintenant, à cause de la mode du retour au vinyle, on est obligé de repenser l’enchaînement des titres) sont les plus accrocheurs, les plus prévisibles, ceux qui doivent servir de locomotive pour amener le skeud vers le haut des charts. « Right action » et « Bullet » sont courts, nerveux et mélodiques (tellement d’ailleurs que sur « Right action » on dirait bien qu’il y a des bribes de « Norvegian wood » des Beatles, excusez du peu). Et puis, ils confirment l’arrivée en force des synthés, déjà présents sur « Tonight … ».
Des synthés qui sonnent très années 80 (les types de Franz Ferdinand, il sont tous autour de la quarantaine, ils ont commencé à écouter de la musique dans les 80’s, ça a apparemment laissé des traces), ce qui fait que mine de rien, le concept de départ (faire danser les filles avec du rock à guitares et des rythmiques martiales à la Gang of Four) a pris du plomb dans l’aile. Les Franz Ferdinand suivent une trajectoire à la Coldplay, on ralentit le tempo, et on donne dans le radio friendly centriste. Tout est à peu près dit (et entendu) dès le second titre (« Evil eye ») qui recycle le riff et la construction sonore de « Need you tonight » d’INXS. Et on pense souvent à des choses comme Depeche Mode ou Eurythmics, du consensuel pas trop putassier, mais du consensuel quand même.
En gros le début du disque est plus enlevé, plus « dansant », plus power-pop, plus franchement mélodique. Se paye même le luxe d’afficher un gros chiffon rouge avec un titre comme « Fresh strawberries » pour que soit évidemment évoqués en vrac, Beatles, Lennon, et « Strawberries fields for ever ». C’est bien tenté, avec le coup très Fab Four des harmonies vocales de Kapranos et McCarthy sur le refrain, mais on reste bien loin du modèle à demi-avoué.
Les derniers titres du disque sont plus lents, entretiennent une humeur plus mélancolique, allant jusqu’à taquiner les atmosphères gothiques des Cure et de la cold wave en général (« Treason ! Animals » ou « The universe expended »), le tout perclus d’arrangements chiadés mais bien convenus.
Malgré tout peu d’innovations (les Franz Ferdinand qu’on aime ou pas, ils ont un style, une patte sonore, on est en terrain connu, jusqu’à la pochette où le noir domine sur fond de slogans néo-réalistes soviétiques, la routine, quoi …), et un choix délibéré de se positionner en grand rassembleur musical centriste …

Tout ça finira peut-être à Wembley ou au Stade de France. Evidemment sans moi. Quand je voudrai écouter un bon disque de Franz Ferdinand, je me repasserai leur premier …

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2 commentaires:

  1. Tu vois que c'est mieux, le jazz...

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    1. Faut pas exagérer quand même ... même un disque quelconque de Franz Ferdinand, c'est aussi bien qu'un bon disque de jazz ...

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