AMY WINEHOUSE - BACK TO BLACK (2007)


Lady Soul ou Lady Heroïne ?

On va pas refaire l’histoire, la réécrire … Encore moins faire une bio ou une nécro. Je bosse pas aux Pompes Funèbres du rock… Il est des destins qui s’écrivent tout seuls, sans que qui ce soit ait à les forcer. Et celui d’Amy Winehouse était tellement prévisible, qu’il n’y aura finalement que tous les Pujadas de JT qui ont pu feindre la surprise ou l’incompréhension quand elle a clamsé.
Pour moi, Amy Winehouse, ça restera un putain de bon disque qui à lui seul a relevé le niveau des années zéro. Un disque pour les vieux, tous ces grabataires qui savent que Wilson Pickett ou Marvin Gaye ne sont pas des rugbymen. Un disque de vieille soul américaine. Et là où ça prenait une tournure surréaliste, c’est qu’il était fait par une jeune Anglaise de vingt-trois ans. Tatouée avec un mauvais goût de docker, coiffée comme Aretha « Lady Soul » Franklin ou Dusty « In Memphis » Springfield, fringuée comme une pute roumaine de bord d’autoroute…
Et pourtant ça n’avait pas très bien commencé. J’avais entendu une pub à la radio, avec un type qui baragouinait un truc du genre : « Avec Amy Winehouse, la nouvelle révélation soul, revivez la légende Tamla ». Derrière, en fond sonore, des extraits de « Rehab », 45T éclaireur de ce « Back to black ». Tamla de la soul ? C’est nouveau, il me semblait plutôt que c’était Stax ou Atlantic. Comme quoi les directeurs marketing des maisons de disques sont même pas foutus de promouvoir correctement des artistes exceptionnelles comme Amy Winehouse. Parce que moi, ce que j’entendais, c’était des « no, no, no » gospel et cette voix grave et soyeuse, naturelle. On sentait pas la technique d’une Castafiore braillarde comme chez toutes ces fuckin’ québecquoises dont on nous gave depuis cent ans … Le flash … quelques jours après, le Cd est sorti et a tourné plus que de raison dans le lecteur.
Un Cd sur lequel il n’y a pas grand-chose à jeter, à l’opposé d’un single malin entouré de sinistres daubes. Un truc cohérent, avec une couleur et une unité de son homogène. Dus à un assemblage hétéroclite, celui d’un jeune producteur tendance Mark Ronson, et de vieux de la vieille, les Dap Kings, musiciens de studio du label revivaliste soul américain Daptone Records qui végétaient dans l’anonymat comme backing-band de Sharon Jones, leur star inconnue … Emmené par des simples ô combien évidents, « Rehab », « You know I’m no good », « Back to black », « Love is a losing game », qui arrivèrent à concilier tendances, courants et chapelles a priori antagonistes, surfant sur un retro-futurisme-revivalisme-machin (de toutes façons, depuis en gros le milieu des seventies, tout n’est que rabâchage permanent), Amy Winehouse récolta un succès aussi bienvenu que quelque peu démesuré, comme le music-business et le buzz savent si bien les générer, dès lors qu’ils sentent entre leurs pattes quelque personnage hors-normes. On s’aperçut même qu’elle avait sorti un disque auparavant (« Frank », que j’ai pas réussi à écouter jusqu’à la fin mais qui m’a tout l’air épouvantable). Le reste s’écrira à la une des tabloïds, la toxique diva se révélant totalement destroy et nettement plus punk que tous les Blink Chose et Sum Bidule réunis.
Certains lui prédisaient une carrière à la Aretha Franklin, elle choisira une courte vie à la Janis Joplin … Reste ce « Back to black » miraculeux qu’on ne se lasse pas d’écouter …

7 commentaires:

  1. Tu vois quand tu veux t'arrives même à m'embuer les yeux dès le réveil...
    Cette nana était tellement VRAIE qu'un môme né la même année que la sortie de ce disque a prononcé ses premiers "NO no no" grâce à elle...
    J'ai envie d'envahir la Pologne!...

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  2. A mon tour de jouer les rabats-joie. Je trouve que l'album est justement deux trois hits single entourés de trucs sans intérèts. Et perso, j'ai toujours trouvé Rehab insuportable. Alors Back to Black et You Know I'm No Good sont excellents, le reste, je l'ai oublié, et puis on a fait une îcone d'une nana qui aura fait trois bons single et qui va finir comme une pauvre pochtronne à même pas trente ans, la pauvre. Sa musique me laissait à peu près indifférent, sa mort ne m'a ni touché ni surpris. Encore une fois, du revivalisme, et sans parler (mais elle n'est pas responsable) du fait que la néo-soul va devenir le nouveau crédo marketing, et les petis Amy vont se cloner à qui mieux mieux. Je ne vois pas ce que tout le monde lui trouvait de si spécial. Un gros tube, une mort à la con. Destroy et punk ? Hum... non, juste une mort à la con de pauvre fille qui se pochtronnait la gueule. Pas glorieux.
    Alors oui, Back to Black est une très belle chanson. Et c'est à peu près tout.
    (j'avais dit que je serai rabat-joi, mais c'est l'humeur du moment)

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    1. Ce que tout le monde lui trouvait ? ben peut-être bien que pour une chanteuse, elle savait chanter, ce qui est quand même la base il me semble ... Son disque est excellent, c'est pas sa faute si plein de gens, pour des raisons diverses, s'en sont aperçus ...
      Vivre vite et mourir jeune, la devise de James Dean, et credo punk et destroy, elle l'a appliqué à la lettre ... je porte pas de jugement, je constate ...

      Sinon, comment on fait pour te lire sur ton site gothique ? Y'a un index des contributeurs ou un truc de ce genre ?

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    2. Je trouve son disque médiocre dans l'ensemble et il m'a traversé sans faire le moindre effet à deux trois chansons près. Après, je le réécouterais dans quelques années sans doute après avoir écouté plus de soul peut-être, mais je n'y vois rien de transcendant.
      Oui, sur Guts, tu tapes dans chroniques, et tu descends dans la colone du milieu, il y a un menu "choisissez un chroniqueur". Je ne fait que du Boris et des filles à poil pour l'instant. Faut bien établir une ligne hein...

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    3. OK, j'ai trouvé, mais ils veulent pas que je m'inscrive apparemment ... J'ai ouvert un compte membre, mais ils ont rien confirmé, je peux pas laisser de message ...

      Mais pourquoi parler de Boris ? Causer de Cristina Martinez ou autres femmes à poil suffisait ...

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    4. Ah, c'est bizarre. Ca devrait venir la confirmation j'imagine, il n'y a aucun physio à l'entrée.

      Parce que Boris, c'est aussi Wata, et qu'elle devrait poser à poil sur les pochettes, avec sa guitare pour seul cache-sexe, ça rameuterait de l'audience.

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  3. J'en ai rien à foutre qu'on en fasse une icône. Il se trouve que je l'associerais à jamais à la naissance d'un gamin et que nous l'écoutions en boucle. J'ai pas attendu qu'on me dise que c'est hype pour adorer ce disque.
    C'est mon humeur du moment...
    Bonne journée Number Six!

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