APHEX TWIN - SELECTED AMBIENT WORKS 1985 - 1992 (1992)


Un génie, on vous dit ...

Aphex qui ? Aphex Twin, voyons … me dites pas que vous connaissez pas, parce que là ça va chier. Parce que moi je connais plein de gens (enfin, au moins un ou deux) qui pourraient vous parler pendant des heures de ce que ce type, Richard D. James, plus connu sous le nom d’Aphex Twin entre autres sobriquets, a apporté à la musique. Enfin, à la musique électronique pour être précis … Hey, partez pas tous !!
Il paraît que James est un génie. Si les dates qui sont annoncées sur cette compile sont exactes, il avait quatorze ans en 1985 quand il a commencé à enregistrer des morceaux tout seul comme un grand. Le Mozart des circuits imprimés, en quelque sorte … D’entrée, au bout de quelques minutes, surgit une question angoissante : « mais quand est-ce qu’il chante ? ». A la fin du disque, au bout d’une heure et quart, arrive la réponse : « jamais ». Bon, peut-être qu’il chante comme une casserole et que contrairement à d’autres qui font des skeuds qui se vendent, il sait se taire. Ou alors il est muet. Après tout, Beethoven était aussi un génie de la musique et il était sourd, et y’a des fois que je me dis qu’il avait bien de la chance, Beethoven … Donc Aphex Twin fait des disques instrumentaux, et son instrument de prédilection, c’est la disquette. Personnellement, j’ai rien contre. J’ai rien pour non plus, notez bien …
Aphex Twin au grand complet : kessta, Lester, t'aimes pas mes disques ?
Même s’il me semble que dans ce cas précis, des types comme Kraftwerk faisaient au siècle dernier des choses beaucoup plus intéressantes sur leurs disques ratés  (« Computer world », ce genre de choses), que D. James sur ses chef-d’œuvres. Parce que là, franchement, y’a des trucs … tenez, « Green calx » par exemple … c’est quoi, là ? il a enregistré une machine à laver en mode essorage pendant qu’il jouait à « Space Invaders », et dans ce cas, faut être juste et pas en rajouter (pas mon genre, hein, vous me connaissez, rigueur et objectivité avant tout), mais c’est complètement crétin … Il y a aussi quelques trucs pas très originaux, « Schottkey 7th Path » (‘tain, c’est quoi ces titres ?), je sais pas ce qu’il y a lieu d’en penser, mais je serais Mike Oldfield, je prendrai rendez-vous avec mon avocat, parce que, ça ressemble quand même à « Tubular bells » … Enfin, bon, ce que j’en dis … Et puis, il ont appelé ce bazar IDM (« intelligent dance music », je précise pour les fans de Canned Heat, s’il en reste). C’est sûr qu’il faut être vachement intelligent pour danser là-dessus, désolé, j’y arrive pas … j’ai pas essayé non plus, je danse que dans ma tête, moi …
Arrivé à ce stade, les plus perspicaces auront remarqué que ce skeud ne bénéficie pas de l’infâmant libellé « poubelle direct ». C’est quand même intéressant de voir l’évolution de ce type, et par extension de l’électro-machin-bidule, des balbutiements de la chose aux débuts des années 90. Même s’il n’y a aucune date qui permette d’affirmer que la compile est livrée dans l’ordre chronologique, on sent une progression, et pas seulement liée à l’augmentation des moyens mis en œuvre (davantage de matos, de logiciels, d’émulateurs, de boîtes à rythme, de samplers, …). D. James apprend à jouer et à composer, on passe des ridicules claviers à un doigt à la Guetta (« Ageispolis), à plein de nappes construites, travaillées, réfléchies, et ce n’est pas un hasard si pour moi le meilleur titre est d’assez loin le dernier, « Actium ».
Sinon, on part de l’ « ambient » (qui n’a d’ailleurs rien à voir avec ce que faisait Brian Eno qui a inventé le terme) au début du disque avec ses titres secs et austères, pour finir par des tempos qui s’accélèrent, et des choses qui rappellent ce qu’on l’on entendait dans les premières free parties, quand des types tout d’orange vêtus se destroyaient les tympans dans la gadoue en gobant des pilules de toutes les couleurs … Et il faut reconnaître que la musique électronique a plus évolué en dix ans que le rock et toutes ses chapelles en cinquante. Il semblerait aussi que là, en matière de musiques électroniques, on ait fait le tour aussi depuis longtemps …
Ça va, j’ai pas été trop méchant ?

5 commentaires:

  1. Je le trouve particulièrement bien référencé ce com': "il a enregistré une machine à laver en mode essorage", "Canned Heat", "la gadoue"...
    J'ai pas été formaté pour apprécié cette "musique", vais peut être demander un "reset"...

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  2. apprécier.....................décidément!

    Bonjour Lester!

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  3. Pas trop méchant, pas trop méchant, c'est vite dit... Est-ce que je commente des disques de Richard Berry moi ?
    Mon Aphex Twin préféré... qui n'était pas encore sur WARP à l'époque (enfin si, mais sous un autre pseudo : Polygon Window). "Ageipolis" et "Green Calx" sont très bons, comme la quasi-totalité des titres mais coup de coeur particulier pour "Heliosphan", ses nappes et sa (ses) mélodies.

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  4. Change rien peter, pas de reset ...

    Si tu le dis, Fançois, qu'ils sont très bons ... après tout, c'est toi le spécialiste ... Mais enfin, si ça c'est très bon, vous êtes mal barrés, dans la techno ... encore plus que dans le rock pour grabataires ...

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  5. Non, changes Peter... ;-)
    Avec ou sans voix (dans "We are the music makers", y'en a, écoutes bien), Aphex Twin c'est comme M, Trust ou Chuck Berry : de la pop.

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