NINE INCH NAILS - PRETTY HATE MACHINE (1989)


 Sound Machine

Nine Inch Nails, c’est Trent Reznor. Point Barre. C’est d’ailleurs écrit dans le livret de « Pretty Hate Machine », premier disque paru à la toute fin des 80’s. Un disque qui ne sera pas un gros succès, sorti sur un label indépendant… il faut dire que la musique proposée et les thèmes abordés avaient de quoi faire fuir les directeurs artistiques des majors.
Nine Inch Nails au grand complet
Reznor n’est pas un joyeux (drogues et dépressions semblent être ses seuls amis durables), son univers musical non plus. Tout est fait pour choquer, agresser, dérouter. Le matériau de base, c’est une techno industrielle (beaucoup de choses ressemblent aux Belges radicaux de Front 242) lacérée de gros riffs de guitare. Assez proche également de ce que produisent les héroïnomanes déjantés de Ministry, le côté rock’n’roll circus en moins. Nine Inch Nails est beaucoup plus sombre, plus glauque, sans la moindre trace d’humour ou de second degré qui caractérisent le « groupe » de Jourgensen …
Mais Reznor est très fort en studio. Il va mettre en place un design sonore qui va durablement marquer la décennie des 90’s et faire la fortune de son plus célèbre « disciple » Marylin Manson, dont il produira les premiers disques avant une série de brouilles, embrouilles, carambouilles et réconciliations …
Dans « Pretty Hate Machine », de l’électricité sale gicle de partout, lézardée d’interférences électriques, de sons distordus et parasités. Une masse sonore inquiétante, brouillonne en apparence, déstabilisante … La voix de Reznor, toute en plaintes, gémissements et hurlements contribue également pour beaucoup à la noirceur des titres. En fait, ce qui est le plus gênant dans ce premier disque, et d’ailleurs comme dans la plupart de ceux qui suivront, c’est l’absence ou du moins la rareté de titres construits. De chansons pour dire les choses simplement. On suppose que c’est un parti pris volontaire car « Head like a hole » (de la mélodie, des machines, des guitares, que demande le peuple ?) ici, « Closer » ou « We’re in this together » plus tard, montrent que Reznor est capable d’écrire de grands morceaux de structure classique.
Il y a d’autres bonnes choses dans ce disque, « Something I can never have » avec son piano triste et sa touche lyrique, « Sin », débuté comme du Depeche Mode avant de s’abîmer dans du metal chauffé à blanc, le noir « Sanctified » avec son passage bien trouvé de chant grégorien … Il y aussi pas mal de titres qui marquent moins les esprits, englués dans des effets sonores quelque peu foire à la ferraille et bugs électriques divers … Ce disque doit cependant être considéré comme un tout, et plutôt qu’une succession de « chansons »,  comme une porte d’entrée intéressante mais pas exceptionnelle pour l’univers très particulier de Nine Inch Nails …

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The Fragile

14 commentaires:

  1. Acheté en mai dernier, toujours pas déballé de son enveloppe. Putain de compulsivité consommatrice. Comme la plupart, j'ai découvert NIN avec Closer, et The Downard Spiral, album fascinant.
    Pretty Hate Machine je vais lui faire un sort bientôt. Ca sera parfait pour débuter l'année sous de bons auspices.
    (l'ami Trent a signé une très bonne BO pour l'excellent Social Network de Fincher, et c'est aussi lui, et sa compagne, sous un autre nom, qui a fait celle de l'adaptation de Millenium par le même Fincher. J'attends ça avec impatience).

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  2. Oui, c'est du recyclé ce com, on en avait parlé quand je l'avais mis sur mamazon, et tu avais dit que tu l'avais commandé ... rassure-toi, t'es pas le seul à avoir des Cds encore sous cellophane depuis une paye; moi je comprends ça, mais y'en a toujours qui ont l'air surpris quand tu le dis ...

    Social Network, oui, je l'ai vu, bon film mais sans plus pour moi, j'ai déjà vu mieux de Fincher ... la B.O., je savais, mais j'ai pas vraiment fait gaffe ...

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  3. S'ils vous restent sous le coude, c'est qu'ils vous font pas si envie que ça ces skeuds, non ? :)

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  4. Non, c'est parce que j'achète des trucs sur des impulsions (et aussi quand je vois des tarifs avantageux), mais ayant des dizaines de CD en réserve, je ne les écoute pas forcément tout de suite. Et après, ça s'entasse, ça s'entasse.
    Enfin depuis quelques mois j'essaie de réduire le stock, et aussi d'écouter directement tout ce sur quoi je craque. J'ai réduit ma pile à 46. L'année dernière à la même époque, j'en étais à 60. En sachant que je n'ai pas vraiment arrêté d'acheter des skeud au long de l'année, tu vois les dégats...

    C'est vrai, cet album je l'avais acheté en même temps que ton com, voyant qu'il y avait une réédition pas chère.
    J'avais adoré Social Network, meilleurs Fincher avec Zodiac (pourtant j'ai détesté Fincher à l'époque de Seven).

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  5. Pas forcément, François, c'est pas l'envie qui manque, c'est quelques fois le temps ...

    Alors Del, t'as pas aimé Seven, un des meilleurs thrillers des 90's et tu qualifies de film culte dans ce genre et cette époque le très nul Basic Instinct ? What a big surprise ...
    Par contre, d'accord sur Zodiac ...

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  6. DEL et Lester, je vous vois ! :) 1-1 : BI et Seven sont cultes tous les deux. La différence c'est que Seven je l'ai trop vu à une époque et je m'en suis dégoûté (Usual Suspects et Pulp Fiction itou). Mais je suis peut-être immunisé et j'ai bien envie de retenter si l'occasion se présente (je n'ai plus les DVD).

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  7. Eh eh !
    Ouais, manque de temps. Parfois je redécouvre un album plusieurs années après, me rendant alors compte que je ne l'avais pas vraiment écouté.

    Non, j'avais pas aimé Seven. J'avais trouvé ça gratuit et très complaisant (surtout la fin). Je ne l'ai jamais revu depuis par contre, donc je ne sais pas si je changerais d'avis aujourd'hui.
    Basis Instinct c'est brillant, t'as rien compris.:)
    Pulp Fiction c'est un des films que je peu revoir à l'infini. Je ne peux pas en dire autant de ses films suivant depuis Kill Bill...

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  8. La différence Red, c'est qu'on ne peux jamais se lasser de Sharon qui croise les jambes, alors que les gros trucs dégeux de Seven, ça coupe tout appétit.;)

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  9. Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Kill Bill (le 1er, le second, bof ...). J'ai trouvé Inglorious basterds excellent également, avec les deux scènes à suspense d'anthologie dans la ferme au début, et dans l'auberge avec les boches bourrés ... Certainement pas autant que peter, mais je suis assez fan du cinéma référencé de Tarantino ...

    Tiens, je prends une résolution, c'est le moment ... l'an prochain, je causerai aussi de films dans le blog ...

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  10. "l'an prochain, je causerai aussi de films dans le blog"

    Ouille ! :)
    En tous cas, respect à Kevin Spacey qui en cette année 1995 aura interprété dans "Seven" et "Usual Suspects" deux méchants diaboliques (John Doe et Keyser Söze)...

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  11. Mais non, n'aie pas peur ... je dirai pas de mal de basic instinct ou des jabac ... les mots me manqueraient ...
    mais contrairement à la musique, ce sera essentiellement des trucs récents, en noir et blanc, muets, format 4/3 mono,...

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  12. Inglorious, j'avais trouvé ça pas mal mais trop long, inégal. Mélanie Laurent vraiment pas terrible (et son "idylle" avec le jeune officier parfaitement superflue). Toutes les scènes avec Christophe Waltz géniales.

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  13. Mais pourquoi j'ai attendu 23 ans avant d'écouter ça ? Bordel, quelle perte de temps...

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